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samedi 18 mars 2017

Le Ballon Rouge

Toulouse, vendredi 17 mars 2017. Je promène maman bien alerte avec sa canne sur les larges allées Jules Guesde quand un ballon de foot nous arrive droit sur nous. Je bloque le ballon de mon pied droit, un groupe de jeunes plus loin s'exclame depuis le terre plein central face au Palais de Justice et là ni une ni deux j'envoie un shoot d'au moins 20 mètres de mon pied gauche pour leur renvoyer le ballon qui atteint directement les jeunes contents de récupérer leur ballon rouge.... Au passage, j'ai évité de quelques centimètres la crête rose fluo d'un punk habillé d'un kilt écossais - heureusement que le souffle du vent généré par le vol du ballon n'ait pas soulevé son kilt, nous ne pourrions imaginer les conséquences - et un vélo minimaliste plutôt intéressé par le tir du ballon. Et là... je me suis souvenu des paroles de cette si belle chanson de Serge Lama, les Ballons Rouges et qu'il en faut peu pour toucher au bonheur. Taper en touche ? Ça fait du bien.
©2017 - Carol Scown-Raynal, Artiste-Auteur

La Dame du Tram

Toulouse, le 17-3-17 17h17.
Nous reprenons le tram depuis le Palais de Justice et dans le tram tout au long du trajet il y a une dame qui lit "La fille du train" de Paula Hawkins. Je ne sais pas si la dame du tram regarde par la vitre les personnes à l'ancienne adresse où elle habitait (comme dans le livre) - certainement que non vu qu'elle est plongée dans la lecture de l'énigmatique histoire. Et puis... qui suis-je pour en déduire quelconque hypothèse et qui suis-je encore ...davantage pour en juger ? alors même que le but de notre voyage s'approche et que l'énigme s'épaissit : quid de l'histoire ? Quid de la lectrice, la dame du tram ? Pourrait-elle être la fille du train ? Alors que nous laissons derrière nous la Justice et son Palais de briques roses point de départ de ce petit voyage, je crois devoir admettre que le dénouement de la présente histoire n'acceptera pas la résolution de l'énigme, et encore moins un quelconque jugement fusse-t-il celui d'une voyageuse de transport en commun qui fait de son train-train (pour ne pas dire tram-tram) quotidien un voyage littéraire.

©2017 - Carol Scown-Raynal, Artiste-Auteur

mercredi 15 mars 2017

Le Noir

Le noir dans la peinture est un sujet fascinant. Pierre Soulages l'a bien compris alors que Vincent Van Gogh n'utilisait pas le noir et jouait seulement avec les couleurs et leurs valeurs, ce qui relevait d'un parti pris très intéressant, invitant le lecteur à voir autrement. De même en photographie. Photographier un animal noir relève du défi. Par définition en photographie, le noir est le contraire de la lumière et ceux qui ont pratiqué la photographie argentique savent de quoi on parle. Avant l'ère numérique, on développait puis on tirait des photos par un processus chimique qui nécessitait une manipulation dans un chambre noire, d'un noir le plus absolu possible afin d'éviter des réactions chimiques involontaires sur le film ou le papier, ce qui avait pour résultat d'anéantir le travail et de manière définitive. Certains pensent que le noir est l'anti-lumière, d'autres veulent prouver le contraire et veulent mettre en avant cette couleur qui n'en est pas. La couleur matière noire existe (charbon, seiche, etc...), la couleur lumière noire n'existe pas scientifiquement parlant puisqu'elle est l'anti-lumière. Ainsi, la lumière est à l'origine de toute image, y compris et surtout la méthode contemporaine issue du numérique. La lumière, il faut la dompter et c'est ce que de nombreux observateurs, artisans, artistes au cours des derniers milliers d'années ont tenté de faire pour retranscrire et illustrer leur environnement. Je pense aux hommes de Cro-Magnon qui ont utilisé le charbon pour dessiner les animaux et des ocres en poudre pour les colorer. Aujourd'hui, alors que le monde de la Bande Dessinée explose, que font les auteurs illustrateurs de BD ? Ils dessinent, puis encrent leur dessin avec de l'encre de chine ou à l'ordinateur grâce à la plume vectorielle, et ensuite ils colorent l'intérieur à l'aide d'aquarelles, d'encres colorées, de crayons de couleur, de feutres ou grâce à des logiciel de retouche photo... Nous n'avons rien inventé depuis l'Homme de Cro-Magnon de ce côté là. Et le noir matière a toujours été utilisé. Comment retranscrire une photographie d'un chat noir en une illustration d'un chat noir ? Comment représenter les volumes ? Où sont les valeurs qui semblent si bien noyées dans le noir, pour ne pas dire broyées ? Bien que nous ne soyons pas au cabaret du Chat Noir à Montmartre et que nous ne soyons pas baignés dans la poésie montmartroise, nous pouvons imaginer un chat intrépide noir dont le pelage accepte quelques reflets argentés qui le mettent en valeur, ensuite place à la magie.
©2017 Auteur Texte et Illustration Carol Scown-Raynal - Reproduction sans autorisation de son auteur.