La presse m'a toujours fasciné. Très certainement parce que mon père avait toujours le nez dans un journal, essentiellement le Herald Tribune ou le journal local Sud-Ouest, ou le National Geographic, Popular Mechanics, Mad magazine, Le Quotidien (de Paris), le Figaro, Newsweek ou Time magazine. Il riait quand je rapportais le Monde en lui disant, les personnes en général lisent le magazine ou le journal qui correspond à leurs idées et ils aiment lire ce qu'ils aiment bien entendre. On décortiquait ensemble les articles jusqu'à leur mise en page... je ramenais aussi Diario 16, un quotidien espagnol que nous aimions beaucoup pour sa mise en page justement.
J'ai toujours été fascinée par la presse et j'ai développé cette fascination très jeune dans le petit village où j'ai grandi. Un tout petit village perdu dans la forêt aux portes des Landes de Gascogne. Je m'y suis beaucoup ennuyé, mais quel bel ennui que celui qui m'a permis de bâtir ma pensée imaginative et créative. Pour pallier ces longues journées d'ennui, je prenais quelques francs et j'allais à l'épicerie à quelques mètres de chez moi pour acheter un magazine ou un journal. Il y eut beaucoup de Pif gadget, des albums de Picsou, mais aussi et par accident Fluide Glacial. Il y eut aussi Paris Match et le canard enchaîné parce qu'il y avait des dessins. Paris Match a toujours eu une place à part dans la presse française, celle qui fait rejoindre les goûts populaires aux goûts bourgeois. On trouve du people, le dessin de Sempé (de moins en moins... snifff), des publicités pour des montres trop chères pour mon porte-monnaie, des enquêtes, des dossiers... une véritable variété de sujets pour tout le monde et pour toutes les couches sociales.
Il y a un cependant un détail, oui un détail qui m'a toujours glacé comme le papier : comment peut-on parler de bonheur, de vie luxueuse et tourner la page et tomber sur une tragédie humaine comme celle des boat people ou la catastrophe de Los Alfaques en Espagne... c'est tellement violent et dérangeant ce contraste qu'on voit toute la force que l'encre d'une image peut impulser dans le cerveau d'un individu. Aujourd'hui, il y a internet et les réseaux sociaux mais je continue toujours à visiter régulièrement les rayons de presse et la France nous permet d'avoir accès à un nombre considérable de magazines et de journaux. Impossible de tout lire, de tout suivre... mais cela reste fascinant. Aujourd'hui, 24 janvier 2019, j'ai fait un petit tour et j'ai vu un livre "gilet jaune" pour informer, un magazine sur l'intelligence artificielle, un autre sur les chats. Et puis, aujourd'hui, en plus du Match, il y avait Libération tout en BD. Eh oui, le festival d'Angoulême ouvre ses portes aujourd'hui... alors j'ai repris mes couvertures de Match au stylo et au crayon.